Une année à Nancy
et des dizaines de week-ends à Vandoeuvre
m’ont acquis des expériences formidables,
nombreuses comme du sable, la preuve,
ils m’influencent toujours et ont changé mon parcours.
Avant je connaissais la France et je l’aimais,
mais depuis le monde francophone m’impressionne et m’attire
sans que je puisse m’enfuir, car je m’y baignais.
Toujours sans câble de secours faisais je le tour
du Charmois, parfois je traînais entre Sénégalais
Marocains, Congolais et même entre çaisfrans,
toujours dans la bonne ambiance, sans exception!
Le monde est immense quand on commence à le découvrir,
y a qu’à ouvrir ses yeux et à sortir de son pieu
pour apprécier les merveilles que nous a données Dieu.
Tous mélangés dans les résidences universitaires,
tous étrangers dans la distance unis envers ses terres.
faut que je le traduise en vers, oui, c’est claire!

Es war und bleibt ne geile Zeit, eine Zeit der Möglichkeit,
egal was da auch noch kommt, ich zehr von ihr immer noch!
Es war und bleibt ne geile Zeit, eine Zeit, die für immer bleibt,
egal was da auch noch kommt, wir zehrn von ihr immer noch!

Je profite de l’occasion pour faire mention de quelques petites histoires
que je remémore chaque fois que je me mets à songer le soir.
C’était un soir que je rentrais tard,
en entrant dans le couloir j’ai entendu des voix
provenant de la cuisine juste en face de ma chambre.
J’y ai jeté un coup d’œil et qu’est-ce que je vois dans l’ombre?
Une dizaine de sénégalais accroupis par terre
autour d’un plat de riz sans concombre mais avec poulet.
Je les ai salués, sans plus, me suis tourné,
car je voulais aller me coucher.
Mais l’un d’eux m’a tendu une fourchette et demandé
si j’avais déjà mangé. Non, pas vraiment.
Alors, tant qu’à faire, je me suis mis dans le cercle
et on a mangé ensemble comme si c’était la chose
la plus normale au monde, la chose la plus normale au monde.

Bon, il a fallu du temps jusqu’à ce que les vieux s’accommodent
du jeune Allemand qui passait son temps dans leur monde.
Des dizaines de soirées afro-antillaises et congolaises
et j’avais pris l’onde, la vibe et le style.
Donc au mariage d’un ami en dansant sur du ndombolo
l’un d’eux est venu me voir pour m’expliquer l’histoire
de ces chansons et comment il fallait que nous dansons.
Faire semblant de toucher les seins et de soulever les boules,
c’est bien, ça roule! Je ne pouvais plus tellement
j’ai dû rigoler. Avant que je m’écroule le vieux m’a souri.
C’est là que j’ai compris que finalement on m’acceptait dans la foule.

Es war und bleibt ne geile Zeit, eine Zeit der Möglichkeit,
egal was da auch noch kommt, ich zehr von ihr immer noch!
Es war und bleibt ne geile Zeit, eine Zeit, die für immer bleibt,
egal was da auch noch kommt, wir zehrn von ihr immer noch!

Un blanc au milieu de blacks, un Allemand qui prend la claque
africaine en pleine Europe. Quelle belle époque de rêves
que j’évoque, aux lèvres un sourire qui fait tout dire.
Je suis reconnaissant des gens qui ont voulu m’accueillir
comme si j’étais l’un d’eux, ils m’ont appris
à être humble et à partager le peu qu’on a,
car affronter le combat de la vie est plus facile
en s’unissant. L’unité fait la force!
Pour reprendre un dicton, qui n’est pas une fiction
mais une réalité. Tant qu’on y est:
Partager ses neufs mètres carrés avec un inconnu
pendant toute une année, qui ferrait ça ici
sans s’en vanter? Personne. C’est claire on
a perdu de vue la solidarité, la charité
et surtout l’âme dédié aux personnes
qui ont besoin de qu’on les soutienne.
Il faut qu’on s’en souvienne.
Il faut qu’on s’en souvienne!!!

Es war und bleibt ne geile Zeit, eine Zeit der Möglichkeit,
egal was da auch noch kommt, ich zehr von ihr immer noch!
Es war und bleibt ne geile Zeit, eine Zeit, die für immer bleibt,
egal was da auch noch kommt, wir zehrn von ihr immer noch!